La vie au pré : comment enrichir l’environnement naturel pour un cheval épanoui
1. Varier les structures et les sols
Un pré plat, uniforme et sans relief fatigue vite le cerveau du cheval. En introduisant des reliefs, différents types de sols et de petits obstacles, tu encourages sa motricité, sa proprioception et sa vigilance.
Idées à tester :
Monticule de terre ou fossé peu profond
Zone de graviers, copeaux, sable, herbe
Petit tronc au sol ou planche à marcher
Étude : des recherches en proprioception équine (Kienapfel et al., 2017) montrent que la diversité des sols stimule le système neuromusculaire.
2. Introduire des objets sensoriels
Le cheval explore le monde par le nez, les oreilles et les vibrisses. Tu peux jouer sur ces sens pour stimuler sa curiosité.
Suggestions :
Branches d’eucalyptus ou de pin suspendues
Balles qui roulent légèrement dans le vent
Cordes épaisses à mâchouiller (à surveiller régulièrement)
Cloches douces suspendues à une branche ou un poteau
Conseil : change les objets de place toutes les deux semaines pour entretenir l’intérêt et éviter l’habituation.
3. Favoriser les interactions sociales
Un cheval seul au pré s’ennuie. Le cheval est un animal grégaire : sa santé mentale dépend des contacts sociaux.
Solutions :
Introduire un ou plusieurs compagnons (cheval, poney ou âne)
Respecter les affinités naturelles entre individus
Offrir des périodes de regroupement pour les chevaux séparés la nuit
Données scientifiques : l’INRAE recommande la présence d’au moins deux compagnons pour favoriser des relations sociales stables et réduire le stress.
4. Créer un paddock paradise ou des zones à thème
Inspiré du concept développé par Jaime Jackson, le paddock paradise consiste à créer une piste autour du pré, ponctuée de zones spécifiques à explorer.
Exemples de zones à mettre en place :
Zone de roulage avec sable ou terre meuble
Zone de minéraux naturels (pierre à lécher, argile, gros sel)
Couloir alimentaire avec filets à foin suspendus à différentes hauteurs
Résultat attendu : plus de mouvement, une meilleure digestion, moins de comportements stéréotypés.
5. Intégrer un rythme saisonnier
L’environnement du cheval évolue naturellement avec les saisons. Ton rôle est de l’accompagner en adaptant ses habitudes de vie et son pré aux besoins du moment.
En pratique :
En été : fournir de l’ombre, aménager des zones humides, protéger des insectes
En hiver : garantir un abri bien exposé, fournir du fourrage en continu, surveiller les sabots
Au printemps et en automne : gérer les transitions alimentaires, rester attentif aux risques de coliques
Conseil fondé sur la recherche : selon Jørgensen et al. (2021), la stabilité de l’alimentation et la présence de repères visuels fixes dans l’environnement diminuent significativement les comportements anxieux.
Conclusion
La vie au pré peut être une source de bien-être profond pour ton cheval, à condition qu’elle soit stimulante, sécurisante et adaptée à ses besoins fondamentaux. Ces idées sont faciles à mettre en œuvre et font une réelle différence dans son quotidien.
Prends le temps d’observer. C’est ton cheval qui t’indiquera ce qu’il aime explorer, ce qui l’intrigue ou ce qui l’ennuie. N’hésite pas à faire évoluer l’environnement régulièrement pour continuer à nourrir sa curiosité.